Du 20 avril 2015

Contacts :

Didier HACQUART Coordinateur Syndical Airbus Group 06-89-24-70-26

Jean-Marie PEETERS Coordinateur Syndical Adjoint Airbus Group 06-89-36-91-79

Airbus Group : L’actionnaire prioritaire sur l’entreprise et les salariés !

Airbus Group proposera le 27 mai prochain, à l’Assemblée générale des actionnaires d’avaliser son plan de rachat d’actions sur les marchés financiers, à hauteur de 10 % du capital pour un montant de près de 5 milliards d’euros. Les actions rachetées seront ensuite rapidement annulées.

La CFDT dénonce cette opération, en particulier les points suivants :

• L’utilisation de la trésorerie du groupe pour le rachat d’actions avec pour effet une destruction de la capacité d’investissement du groupe.
• Le choix de privilégier, par cette opération, les actionnaires avec l’augmentation mécanique du dividende par action, sachant l’engagement de la Direction d’Airbus Group de reverser 40 % des bénéfices aux actionnaires.

« Les marchés » ont d’ailleurs bien compris le message, avec une augmentation immédiate du cours de l’action de 2 % le 16 avril, à la suite de l’annonce d’Airbus Group. L’augmentation du cours de l’action aura aussi un « impact positif » sur les « Long-Term Incentive Plans », des dirigeants qui sont indexés sur le cours de l’action (314 M€ provisionnés dans les comptes 2014, pour 1 621 bénéficiaires)…

Si à cette opération, on ajoute le rachat des actions de Lagardère en 2013 pour plus de 2 milliards d’euros, qui était « le prix de l’indépendance du groupe », ce sont donc plus de 7 milliards d’euros de trésorerie qui seront « grillés », sans valeur ajoutée pour le groupe pour assurer son avenir, ni pour ses 140 000 salariés dans le monde.

Pour la CFDT Airbus Group, cette opération est d’autant plus choquante, que les négociations salariales sont actuellement engagées dans les différentes entités d’Airbus Group avec des niveaux exceptionnellement bas, voire en dessous de ce qui se pratique dans les autres grands groupes Aéronautiques en France en 2015.

Pour en savoir plus et dans l'attente de la refonte du blog,  voir : http://www.cfdt-airbushelicopters.com/

Cadres 1 à 3B - Airbus Group :

Rien ne justifie une augmentation du temps de travail des cadres ! 

Lorsqu’elle est convaincue que cela est nécessaire pour la pérennité des entreprises et la sauvegarde de l’emploi, la CFDT peut s’engager dans des accords d’augmentation temporaire du temps de travail.

Mais dans la négociation qui nous concerne, les éléments mis en avant par la Direction lors des deux premières réunions des 23 Février et 5 Mars sont loin de nous convaincre. Ils ne nous amènent, en aucun cas, à penser qu’une augmentation du temps de travail des cadres au forfait jour (positions I à IIIB)  serait utile ou nécessaire dans quelque secteur du groupe que ce soit.

Incohérent

Augmenter le nombre de jours travaillés, alors que des sureffectifs sont annoncés au niveau des cadres d’Airbus voire d’Airbus Helicopters, et que des plans sociaux sont en cours au sein d’Airbus Defence and Space et Airbus Group SAS (siège), dépasse l’entendement.

Socialement non responsable

Dans le contexte de chômage de masse actuel, augmenter de 7 jours le temps de travail des 23 000 Cadres I à IIIB équivaut à détruire plus de 700 équivalents-emplois. Cela nous parait aller à l’encontre de la Responsabilité Sociale de l’Entreprise, d’autant plus que la sous-traitance d’ingénierie est aujourd’hui mise à mal et que des licenciements sont déjà annoncés dans ce secteur.

Passéiste

Il ne faut pas confondre temps de présence et temps de travail. Les Cadres, rappelons-le, sont managés à travers les objectifs et au lieu de leur rajouter des jours de présence (idée du siècle passé), la Direction ferait mieux de les motiver en les associant de manière plus équitable aux bénéfices, en leur proposant une politique salariale conforme aux résultats du groupe… Les cadres du groupe Airbus ont démontré maintes fois, par le passé, qu’ils savaient se mobiliser au-delà de leur forfait lorsque les circonstances l’exigeaient. Nul besoin d’augmenter leur nombre de jours de « travail ». Ceci vaut d’ailleurs pour toutes les catégories de personnel.

Démotivant & inefficace

Tous les indicateurs financiers, commerciaux ou industriels de l’entreprise sont au vert. Les dividendes versés ont augmenté de 60%. La parité €/$ est chaque jour plus proche, renforçant notre compétitivité. Non, la compétitivité du groupe Airbus ne se joue pas sur quelques jours de travail supplémentaires pour les Cadres I à IIIB ! D’ailleurs, si elle devait voir le jour, cette mesure aurait un effet contre-productif en suscitant incompréhension et démotivation. Elle n’aurait aucune incidence positive sur la compétitivité du groupe.

La CFDT reste attachée au concept de réduction du temps de travail synonyme de meilleure conciliation entre vie professionnelle et vie privée et de meilleur partage du travail et des richesses.

A contrario, la CFDT est prête à travailler et s’engager sur des mesures alternatives qui amélioreraient le fonctionnement de l’entreprise et permettraient de « regagner  du temps utile » : simplification des méthodes de management, allègement des contraintes et procédures pesant sur les salariés, diminution de la production d’indicateurs et des reportings, l’efficacité des réunions et leur nombre, le travail nomade, etc., …

Pour mémoire :

Augmentation du temps de travail des cadres 1 à 3B : Une 2nde réunion de persuasion………… avant d'entrer dans le « vif du sujet » le 30 mars…

CFDT Airbus Group : Négociation sur l'augmentation du temps de travail des cadres

Augmentation du temps de travail des cadres 1 à 3B :

Une 2nde réunion de persuasion…………

avant d'entrer dans le « vif du sujet » le 30 mars…

Le 5 mars, s’est tenue à Toulouse, la 2^nde réunion de négociation sur le Temps de Travail des cadres 1 à 3B dans AIRBUS Group (en France).

De nouveaux constats de la Direction ?

Dans la continuité de la 1^ère réunion, la Direction a présenté de nouvelles statistiques incompréhensibles et inexpliquées, sur le temps effectivement travaillé par les cadres dans les différentes entités du groupe.

Concrètement, en retirant les droits issus du code du travail, de la convention collective, des accords société (congés d’ancienneté,  d’âge après 60 ans, exceptionnels  pour mariage, décès, enfants malades, etc.), les moyennes « s’établiraient » autour de 198/199 jours pour 211 jours théoriques.

La Direction affirme n’en tirer, pour l’instant, aucune conclusion, mais nous, nous avons le droit de nous interroger tant sur la réalité des chiffres que sur le but et le bien-fondé de ce type de présentation…

Réponse à la CFDT…

Lors de la 1^ère réunion, la CFDT avait mis en avant que les grands groupes de l’Aéronautique étaient eux aussi autour des 211 jours.

La Direction a donc souhaité présenter un benchmark en élargissant le panel de comparaison avec des entreprises du secteur automobile par exemple.

La Direction affirme là encore, ne tirer aucune conclusion du fait qu’AIRBUS Group (comme SAFRAN, DASSAULT, THALES) est dans la moyenne basse mais nous, nous avons toujours le droit de nous interroger sur la finalité et la pertinence de ce type de présentation…

Concrètement ?

La 3^ème réunion est reportée au 30 mars après-midi. La Direction démontre ainsi qu'elle avance avec prudence, preuve que le sujet est hautement sensible. Elle rentrera alors dans le « vif du sujet », avec ses 1^ères propositions.

Conformément au calendrier social AIRBUS Group 2015 – 2016, signé par la CFDT, le 30 mars au matin une négociation va s’engager sur les éléments de rémunérations des cadres.

Temps de travail et éléments de rémunérations seront réunis dans un seul accord pour traiter les deux problématiques.

« Le dogme » de la Direction, à ce jour, ne porterait plus sur les 218 jours (limite légale), mais sur une augmentation modérée…

Considérations CFDT…

Ce n’est pas parce que des constats seraient « partagés », que nous devrions en tirer les mêmes conclusions ! Les statistiques présentées ne tiennent pas compte du temps masqué  notamment  le soir et les WE à la maison.

La compétitivité, le fait de s’adapter pour être meilleurs que la concurrence, n’est  pas un sujet tabou pour nous, si cela contribue réellement au  développement de l’entreprise, à l’emploi, au social. En revanche, notre positionnement est tout autre, si cette compétitivité ne contribue qu’aux dividendes (+60% en 2014 par rapport à 2013), qu'à la dérive des rémunérations des très hauts dirigeants, etc. tout en mettant toujours plus de pression sur les salariés.

Il est aussi difficile de croire que l’avenir d’Airbus Group pourrait se jouer sur quelques jours de plus à travailler pour les 23000 cadres français 1 à 3B (16% de l’effectif mondial) ? Pour la CFDT, les gains escomptés peuvent être atteints par d’autres voies : amélioration des organisations du travail, refonte des pratiques managériales trop souvent basées sur des processus et des indicateurs (KPI), allègement des processus de décisions, arrêt de la réunionite et de la culture du PowerPoint, règlement des problèmes informatiques et autres…

Vouloir « absolument » augmenter le temps de travail, n’est-il pas révélateur d’un manque de confiance dans les cadres ? Le seul moyen trouvé pour « contrôler leur activité », c’est le nombre de jours travaillés ?

La suite…

La réussite du groupe est liée à l’engagement réel de tous les salariés. Les cadres en France méritent mieux que ça. Ils s‘engageront d’autant plus si la reconnaissance de leur travail est réelle, et s’ils peuvent travailler dans la sérénité ! Malgré tout, ils le font déjà, et Airbus Group ne serait pas devenu ce qu’il est en 2015, sans eux, ni les 116 000 autres salariés du groupe dans le monde !

Prochaine réunion, le 30 mars…

Tract suite à la 1^ère réunion 23 février 2015 : cliquez ICI

Airbus Group lance la négociation sur l’augmentation du temps de travail des 23 000 cadres 1 à 3B  

La  Direction  d’Airbus Group  a  lancé,  le 23 février à Toulouse, une négociation sur    le Temps de Travail des cadres 1 à 3B.

Les constats de la Direction…

Pour cette 1^ère réunion, la Direction a voulu « faire partager » aux organisations syndicales, un « certain nombre de constats » :

 - La population 1 à 3B, 23 000 salariés, représente 90 % de la population cadre, dont la quasi-totalité est en Forfait Jours.

 - Les forfaits annuels sont de 211 jours chez AIRBUS et AIRBUS HELICOPTERS, de 212 jours chez ASTRIUM et de 214 jours chez CASSIDIAN.

   - Les jours d’ancienneté sont acquis plus ou moins rapidement avec un max de 5 ou 6 jours suivants les entités.
   
- Les congés d’âge (après 60 ans) varient de 0 chez CASSIDIAN à 3, 4 ou 6 jours dans les autres entités.

    - Le code du travail prévoit un max de 218 jours par an.
 
- Des efforts vont être demandés aux Non-Cadres non sur la durée, mais sur l’organisation de leur temps de travail, donc les 1 à 3B doivent aussi faire des efforts.

Quel est l’objectif affiché de la Direction ?

Lors de cette réunion la Direction a affiché son souhait d’harmoniser le statut des cadres 1 à 3B dans le groupe, d’augmenter le temps de travail, et de revoir les congés d’ancienneté et d’âge…

Analyse de la CFDT : pourquoi augmenter le temps de travail ?

En Comité Européen ou au Comité National France, la Direction a largement communiqué ces derniers mois, sur le coût comparatif du travail dans les pays fondateurs d’AIRBUS Group, entre la France, l’Allemagne, l’Espagne et l’Angleterre. L’argument n’étant pas obligatoirement défavorable à la France, il n’a pas été « remis  sur la table » pour justifier la « nécessaire » augmentation du temps de travail.

Pourquoi, 211 jours ?

La CFDT a rappelé que les 211 jours dans le groupe ne sont pas le fruit du hasard, mais correspondent à l’application de la loi AUBRY sur les 35 heures et le fruit de négociations qui ont pu aboutir à des résultats différents, mais toujours à un équilibre. Toucher à un facteur, le temps de travail, c’est mettre en danger cet équilibre. Les cadres d’AIRBUS Group ne doivent pas être stigmatisés par rapport à leur nombre de jours travaillés.

Et ailleurs dans l’Aéronautique ?

La CFDT a également rappelé que les autres grands groupes du secteur Aéronautique français (Dassault, Thales, Safran, etc.) sont aussi autour des 211 jours. Ce n’est certainement pas une coïncidence, et ils ne s’en portent pas si mal a priori !

Temps de Travail et emploi ?

Pour la Direction, augmenter le temps de travail des cadres permettrait de diminuer le niveau de sous-traitance. C’est donc explicitement reconnaitre un lien entre temps de travail et emplois ! Si en l’augmentant, cela supprime des emplois, en le baissant cela devrait donc en créer ! Ce qui est un des fondements de la démarche de la CFDT…

Temps de travail et efficacité ?

Il est plus facile d’augmenter le temps de travail, que de travailler concrètement sur son efficacité. Faut-il revenir sur les temps perdus en réunions, les « reportings » incessants, le culte des PowerPoint, la tenue des KPI et la « green culture », la culture du processus qui déresponsabilise et éloigne du travail réel, les « assesments » pour les passages 3B et 3Bex, etc. qui sont autant de facteurs de désengagement et de démotivation des cadres ?

La Direction se dit prête à mettre ces sujets sur la table. Dont acte. Certains sont d’ailleurs déjà inscrits dans le calendrier social 2015 – 2016, comme une négociation à venir sur la Qualité de Vie au Travail.

Forfait Jours pour tous ?

La CFDT a rappelé que le forfait jours s’applique selon la loi aux cadres ayant une autonomie dans l’organisation de leur temps de travail. A minima, est-ce que les cadres débutants positions 1, ont réellement cette autonomie ? La question doit être posée !

Conclusion provisoire…

Outre le fait de vouloir harmoniser le statut, et de faire référence aux 218 jours, de la loi, il n’y a pas eu d’argument convaincant à une nécessaire augmentation du temps de travail. Pour la CFDT, il y a d’autres facteurs que le temps de travail pour améliorer le fonctionnement et l’efficacité de l’entreprise !

Prochaine réunion, le 5 mars…