Communiqué des Comités Européens du Groupe EADS

Réorganisation du Groupe EADS 

Le 11 décembre 2013, faisant suite aux réunions extraordinaires de l’EWC du 09/12/2013 et des Comités Européens des Divisions le 10/12/2013, le Comité Européen EADS (EWC EADS) s’est réuni en séance extraordinaire, en présence des Présidences des Comités Européens de Division et du Coordinateur IndustriAll Europe, afin d’analyser les documents et les interventions du management au cours desquelles 5800 suppressions d’emplois en été annoncées.

Les représentants des personnels des Comités Européens constatent que les éléments fournis ne suffisent pas pour permettre une analyse du projet. Il manque notamment des éléments économiques, industriels et financiers ainsi qu’une présentation de l’impact sur les différents sites et organisations.

A l’unanimité, les représentants des personnels, membres des différents comités déclarent:

-       L’EWC et les Comités de Divisions reconnaissent la volonté de redéployer un nombre important des salariés concernés par ces réductions de postes au sein des divisions Airbus et Eurocopter, même s’ils jugent ce nombre nettement insuffisant.

-       L’ensemble des organisations syndicales européennes représentées par les membres des Comités Européens s’opposent, et s’opposeront à tous licenciements contraints notamment au regard du carnet de commandes ambitieux du Groupe EADS qui nécessitera la motivation et l’engagement de tous les salariés. Ce carnet de commandes permet de donner des perspectives d’emploi et de développement personnel à tous les salariés du groupe.

-       L’EWC et les Comités de Divisions condamnent le chantage à l’emploi propagé par voie de presse par le management.

-       Les Comités Européens réitèrent leur demande d’avoir connaissance du plan opérationnel de la nouvelle division Airbus Defence & Space pour les années 2014 à 2018, ceci dans le cadre des législations européennes sur l’information et la consultation.

-       Les Comités Européens demandent un engagement en investissements et budgets de Recherche et de Développement autofinancés, particulièrement en Europe qui permettront d’assurer la pérennité et le développement du Groupe EADS.

-       Les Comités Européens mettent les responsables politiques européens, particulièrement les gouvernements allemand, français, espagnol et britannique, devant leurs responsabilités face aux enjeux des désengagements en commandes institutionnelles, ainsi qu’en budgets de Recherche et Technologie pour notre industrie de souveraineté européenne et nationale. Les Comités Européens soulignent que l’industrie Aéronautique/Espace/Défense est génératrice de progrès technologiques, de créations d’emplois qualifiés et à forte valeur ajoutée.

Les Comités Européens du groupe EADS, soutenus par IndustriAll Europe, exigent que les réglementations sur l’information et la consultation soient respectées, et attendent de la Direction, des présentations, notamment des éléments précités à la hauteur de l’analyse nécessaire à faire par les Comités Européens. En conséquence, les Comités Européens recommandent, dans le cadre des règlementations, qu’aucune négociation nationale ne débute avant que tous les éléments ne soient connus, analysés, et qu’un avis ne soit émis.

Les prochaines réunions des Comités Européens auront lieu en janvier 2014.

Munich, le 11 décembre 2013

Rüdiger Lütjen                                                                      Marc Ambiaux

Président du Comité d’Entreprise Européen                  Vice-président du Comité d’Entreprise Européen

d’EADS N.V.                                                                          d’EADS N.V. 

Communiqué CFDT EADS

Non aux 5804 suppressions de postes dans EADS !

Lors du Comité d’Entreprise Européen du 9 décembre à Unterschleissheim près de Munich, Tom ENDERS, CEO d’EADS,  a annoncé 5804 suppressions de postes dans le groupe EADS sur 3 ans.

Ces 5804 suppressions de postes se décomposent en 5290 pour la future branche AIRBUS Defence & Space issue du regroupement de CASSIDIAN, ASTRIUM et AIRBUS Military auxquelles s’ajoutent 514 autres suppressions de postes dans les fonctions corporate du groupe EADS et ses filiales, notamment pour les fonctions RH et Finance et plus particulièrement les Services partagés.

1668 en France…

Pour la France, il est prévu 1668 suppressions de postes dont 575 intérimaires et CDD (contrats non renouvelés). La Direction a affiché sa volonté de réduire le nombre de sites  en région parisienne avec des regroupements prévus vers les sites d’Elancourt, Les Mureaux et Suresnes.

Quelles économies ?

Tom ENDERS évalue les suppressions de postes à 40 % du plan d’économie qui est mis en œuvre, tout en refusant lors du Comité d’Entreprise Européen de donner aux représentants des salariés le montant des économies espérées !

Pour la CFDT EADS, il est sans doute nécessaire de prendre en compte la réalité de la baisse des budgets de Défense en Europe et aux USA. Pour autant la stratégie d’EADS reste floue et notamment sur les projets de R&D à moyen terme qui permettraient à la future Branche Defence & Space de conquérir de nouveaux marchés. Seul est mis l’accent sur les recherches d’économies et les coûts de personnels. La CFDT s’interroge ainsi, sur les suppressions massives de postes chez ASTRIUM en France, alors que le plan de charge est conséquent.

Pour quelle stratégie ?

Pour la CFDT, la stratégie du groupe présentée reste floue : retrouver une compétitivité à très court terme (baisse de la structure de coûts) ou se concentrer sur la rentabilité avec un EBIT à 10% en 2015 (pilier essentiel de la stratégie 2.0).

Des efforts demandés à  tous ?

La Direction d’EADS n’a pas caché que les mesures d’âges, mobilités, départs volontaires ne suffiront pas et elle ne s’est pas engagée à ce qu’il n’y ait aucun licenciement sec. Elle annonce que 1000 à 1450 postes resteront à supprimer à l’issue de toutes les mesures de départ. Elle se dit prête à réduire le nombre de licenciements si les salariés sont prêts à faire des efforts sur le coût du travail et la productivité.

La Direction est-elle, elle-même, prête à faire des efforts, alors que 253 millions d’€ sont provisionnés dans les comptes d’EADS pour les « Long Term Incentive Plan » (LTIP) qui ont remplacé les stocks options des dirigeants ?

Responsabilité du gouvernement…

De plus, la CFDT rappelle qu’elle demande que le gouvernement français, dont les représentants au Conseil d’Administration ont approuvé ces restructurations, pèse de tout son poids sur EADS pour que le groupe assume, à la hauteur de ses résultats, toute sa responsabilité sociale au regard des emplois menacés en interne mais aussi chez ses sous-traitants et fournisseurs.

Enfin, la CFDT EADS réitère son appel à une intersyndicale en France pour parler d’une seule voix tant vis-à-vis de la Direction d’EADS que des pouvoirs publics !

Déclaration de la CFDT au Comité National France

du 20 novembre 2013 

Inquiétudes des salariés d’EADS sur la restructuration du groupe

Lors du Comité d’Entreprise Européen du 12 novembre, Tom ENDERS a présenté la nouvelle stratégie du groupe EADS, et les orientations stratégiques de la future entité « Airbus Defence and Space ». Par ailleurs, il a confirmé que cette réorganisation du groupe EADS conduira à des suppressions d’emplois qui seront officiellement annoncées le 9 décembre à Munich (voir communiqué CFDT EADS du 15/11/2013).

D’ores et déjà, le projet de restructuration pose un certain nombre d’interrogations :

-          Aujourd’hui, hors M51, les activités espace lanceurs et satellites sont essentiellement civiles. Cette spécificité ne  semble pas clairement être prise en compte dans la future organisation « Airbus Defence & Space ».

-          La sortie de l’A400M « d’AIRBUS avions » à Toulouse n’est pas neutre pour le futur des salariés concernés. Quelle est la rationalité effective du découpage des activités ? Est-ce la sortie définitive de toute l’activité A400M de Toulouse vers l’Espagne ? L’avenir des salariés français est-il à Toulouse, en Espagne ou en Allemagne ?

-           

-           Le cœur de métier de CASSIDIAN est basé sur ce qui ne vole pas. La réorganisation prévue lui adjoint, dans CIS, (Communication-Intelligence-Security) la partie "non volante" d'Astrium. Dans quel but ? Veut-on en faire une grosse activité de service ou bien un pôle d'intégration des plateformes ? 

-          « AIRBUS Helicopter » est aujourd’hui en dehors du périmètre de la restructuration. Quel sera cependant la pression et l’impact direct (emplois) ou indirect (transfert d’activités) de la nouvelle stratégie sur cette entité ?

-          Comment interpréter le changement de dénomination de la « SOGERMA an EADS Group » en SOGERMA « tout court » au 1^er janvier 2014 ?

-          Il est désormais évoqué les coûts de structure du groupe et/ou des entités. Quelles sont les activités visées au regard de la nouvelle stratégie / réorganisation / restructuration ?

-          Comment s’intègre la cession de Test et Services dans la nouvelle stratégie du groupe, alors que c’est une activité de services ?

-           

La Direction d’EADS s’est engagée dans une transformation profonde du groupe EADS avec à la clé des suppressions d’emplois des fermetures et cessions de sites, alors que la santé financière du groupe EADS et donc celle de ses différentes entités AIRBUS, EUROCOPTER, CASSIDIAN et ASTRIUM est bonne comme cela a été confirmé lors de la publication des comptes au 3^ème trimestre le 14 novembre.

La CFDT met en garde la Direction sur les décisions qui impacteront chaque pays et il est hors de question que la France fasse les frais de la réorganisation d’EADS suite au désengagement de l’Etat Français.

La Direction justifie la restructuration par la baisse des budgets de la Défense en Europe et ailleurs. Dans le même temps la Direction d’EADS, par médias interposés, la Direction communique essentiellement sur la rentabilité du groupe à court terme. Pour la CFDT EADS il ne faut pas mélanger les 2 sujets et justifier une restructuration drastique à visée boursière par la réduction des budgets de Défense des Etats !

Les salariés du groupe EADS adhéreront à une évolution du groupe EADS si la stratégie est claire avec de réelles perspectives d’avenir. La CFDT rappelle que cela ne pourra pas être le cas si cela se traduit par la suppression de leur d’emploi alors que la santé financière du groupe est bonne !

Communiqué CFDT EADS

Comité d’Entreprise Européen

du 12 novembre 2013 : suppressions d’emplois à venir dans le groupe…

Lors de la réunion du Comité d’Entreprise Européen du 12 novembre 2013, Tom ENDERS, CEO d’EADS,  a présenté aux représentants des salariés Français, Allemands, Anglais et Espagnols les raisons qui ont poussé EADS à vouloir s’appeler « AIRBUS Group » et précisé les orientations stratégiques de la future entité « Airbus Defence and Space ».

Cette future entité issue de la fusion de CASSIDIAN, ASTRIUM et AIRBUS Military est le point focal de la transformation d’EADS en « AIRBUS Group ».

Tom ENDERS a confirmé que la réorganisation du groupe EADS conduira, en Europe, à des suppressions d’emplois qui seront officiellement annoncées lors du Comité d’Entreprise Européen du 9 Décembre à Munich. Ces propos ne viennent que confirmer ceux-tenus dans la presse ces dernières semaines. Au-delà des suppressions d’effectifs, seront annoncées plus précisément les activités et sites concernés par la restructuration ainsi que les effets induits sur le reste du groupe.

Pour la CFDT EADS, il est sans aucun doute nécessaire de prendre en compte la réalité de la baisse des budgets de Défense en Europe et ailleurs. Cependant, la Direction met en avant le développement d’autres activités (Services notamment) pour compenser cette baisse. Elle affiche elle-même une prévision de chiffre d’affaire en hausse sur les 5 prochaines années pour le nouvel ensemble « Airbus Defence & Space », tout en projetant de réduire les effectifs…

Par ailleurs la Direction d’EADS, par médias interposés, communique essentiellement sur la rentabilité du groupe à court terme. Pour la CFDT EADS il ne faut pas mélanger les 2 sujets et justifier une restructuration drastique à visée boursière par la réduction des budgets de Défense !

Tom ENDERS qui a été le grand chantre de la sortie des Etats du capital d’EADS pour qu’elle devienne une « entreprise  normale », se plaint aujourd’hui de la baisse des  commandes de ces mêmes Etats. Il n’oublie pas cependant de rappeler que 73 % du capital sont « flottants » et que les actionnaires mettent la pression sur la rentabilité du groupe.

Pour la CFDT EADS, l’avenir du groupe passe par un véritable projet industriel pour assurer sa pérennité et son développement sans être sous la coupe du diktat de la bourse. EADS est aujourd’hui un leader mondial notamment sur les avions civils et militaires, les hélicoptères, les lanceurs, les satellites. Ce sont toujours des marchés porteurs en croissance. Les 140 000 hommes et femmes salariés d’EADS qui contribuent chaque jour à la réussite du groupe ne doivent pas voir leur emploi supprimé au nom de la seule logique du 10 % de rentabilité.

La CFDT EADS rappelle enfin, qu’EADS est une entreprise phare du CAC40 avec un résultat net de 1,228 milliards d’euros fin 2012 et une augmentation de 33% des dividendes versés en 2013.

Du 9 septembre 2013

Contact : Didier Hacquart, coordinateur EADS, 06 89 24 70 26

EADS : la CFDT a signé un contrat intergénérationnel

L’accord triennal EADS sur la seconde partie de carrière (« accord senior ») arrivait à échéance fin 2012. Rebaptisé « accord de groupe EADS en France sur un dispositif intergénérationnel », cet accord a été renégocié en 2013 en intégrant les nouvelles dispositions relatives au contrat de génération.

Sa nouveauté : ce nouvel accord intègre désormais des mesures en faveur de l’embauche des jeunes. Le groupe EADS se fixe un taux minimum de 30 % d’embauches de jeunes (moins de 30 ans pour les ingénieurs et cadres et moins de 26 ans pour les compagnons et techniciens). L’accord prévoit des mesures d’accompagnement dans l’entreprise avec notamment la mise en place d’un référent, d’un livret et parcours d’accueil, etc.

La direction d’EADS a reconduit les mesures d’âge existantes dans le précédent accord, pour des départs anticipés dans l’attente des futures dispositions légales sur la pénibilité. Ces mesures aujourd’hui essentiellement liées au travail en équipes fixes de nuit ne concernent que trop peu de salariés. La CFDT EADS a obtenu que ce point soit rediscuté dès que les dispositions légales seront connues et donc avant la renégociation de cet accord dans 3 ans. La mise en place d’un compte pénibilité, comme il semble se dessiner, concernera de nombreux salariés d’EADS.