Communiqué CFDT EADS
Une influence française diminuée et les salariés les grands oubliés dans le changement de la Gouvernance EADS
La CFDT prend acte de l’évolution de la gouvernance d’EADS décidée par le conseil d’administration du 5 décembre 2012.
La CFDT note dans cette évolution de gouvernance :
- L’engagement de l’état Allemand dans le capital d’EADS sur le modèle français. C’est un revirement de position, alors que lors de la création la participation de l’état français au capital était à l’époque un obstacle quasi majeur.
- Le désengagement partiel de l’Etat Français qui voit son capital passer de 15 à 12%.
- Le Gouvernement français accepte au travers du futur « arrangement » avec les Etats Allemands et Espagnols une diminution de son influence sur le groupe EADS (pas de droit de veto, pas de pouvoir de nomination d’administrateur au Conseil d’administration, etc.).
- L’évolution du capital flottant qui passera à terme à 70 % contre 50 % actuellement, ce qui n’est pas neutre sur la stratégie future d’EADS, malgré 28 % d’actions détenues par des Etats, mais sans réels pouvoirs sur la société.
- La stratégie de rachat d’actions en 2013, pour arriver au montage de la nouvelle gouvernance en permettant à LAGARDERE de se désengager est une destruction de valeur d’EADS. Ces rachats financés sur la trésorerie seront –ils réalisés au détriment des investissements ? Par ailleurs, cette stratégie qui n’a pour but que de maintenir le cours de l’action au profit notamment de LAGARDERE est choquante. Les salariés ne devront pas en pâtir dans la politique salariale 2013 !
La CFDT s’interroge sur ce que recouvre la création de « sociétés nationales de défense » et l’impact éventuel en termes de restructurations industrielles.
La CFDT déplore l’absence de volonté de la Direction d’EADS comme des Etats à intégrer des représentants des salariés au Conseil d’Administration d’EADS, alors qu’elle s’interroge sur la présence de Lakshmi MITTAL à ce même Conseil d’Administration,
La CFDT rappelle que la société EADS est issue pour la partie française de l’ex AEROSPATIALE-MATRA. Elle n’a pu se développer que grâce une réelle politique industrielle et un engagement fort des Etats européens au travers notamment à l’époque du GIE AIRBUS. Sans les Etats il n’y aurait pas d’EADS. Les Etats doivent continuer à jouer leur rôle et s’engager pour pérenniser et développer les sites et les emplois.
Tom ENDERS parle d’une évolution de la culture d’entreprise avec cette évolution de gouvernance. EADS ce ne sont pas que des actionnaires et la CFDT lui demande de ne pas oublier les dizaines de milliers de salariés d’EADS qui contribuent chaque jour au succès l’entreprise.
Paris, le 6 décembre 2012